CAHIERS
DE L’ ACADÉMIE DES
ARTS LETTRES ET SCIENCES
DE LANGUEDOC
NOUVELLE SÉRIE, numéro 15, ANNÉE 2008
Sommaire
Éditorial du Secrétaire perpétuel : Figure du Quercy, page 2
Lettre de
La séance académique de Printemps, page 4
Les Prix littéraires 2008, page 5
Les nouveaux académiciens, page 8
Installations de M. le Professeur Didier Paul, page 8
de M. Gérard Brignol, page 10
de M. Pierre de Panafieu, page 13
Photos de
Geneviève Guitard.
Lettre de
Nouvelles des Académiciens, page 16
Pierre Mirat nous a quittés, page 16
Distinction, page 17
Publications, page 17
Ouverture d’un centre de ressources occitanes, page 18
Occitanie et Francophonie, page 18
Abonnement
pour trois numéros : 17 € (à verser au trésorier de l’Académie). Prix au
numéro : 4 €.
Secrétaire
perpétuel : Edmond Jouve.
Responsable
de la publication : Simone Tauziède, présidente, directeur-gérant.
Siège
social : Centre des Provinces françaises, 2, rue Achille-Luchaire, 75014
Paris.
Site
internet : http://acad.languedoc.free.fr/ Adresse courriel : acad.languedoc@gmail.com
oOo
Éditorial : Figure du Quercy.
L’éditorial des Cahiers 13 et
Avec un
sens de l’humour qui lui était propre, ma mère me disait quelques mois avant sa
mort : « Toi qui fais des discours pour tout le monde, tu pourrais
bien en faire un pour moi ». Le jour est venu, ce texte, je l’ai fait pour
elle.
Quand je
m’interroge sur le sens de sa longue vie (elle serait entrée, cette année 2008,
dans sa centième année), il me semble que trois mots peuvent la
caractériser : labeur, service, disponibilité.
Sa vie a
d’abord été marquée par le labeur et les difficultés. Née en 1909, elle a perdu
sa mère à l’âge de seize ans, sa mère qui en avait alors quarante-neuf. Quatre
ans plus tard, c’est son père qui disparaît ; elle avait tout juste vingt
ans. Il fallut faire face. Elle ne ménagera pas sa peine : petite fille
Courage, panière au bras, elle vendra des cabecous ; elle sera
garde-malade (pour paiement elle dormira dans des draps blancs et elle déjeunera
avec du Banania) ; elle sera même sonneuse de cloches, dont elle savait
apprivoiser les voix !
Au Barry,
où elle était née, elle était entourée par des personnages truculents et
colorés que j’ai l’impression de connaître depuis toujours :
Elle était
remplie de finesse, courageuse et jolie. C’est pourquoi Marcel Jouve la
remarquera. Son père à elle n’y crut pas au début : « Ils ne te voudront
pas, on n’est pas assez riche. »
Mais
si ! Maman possédait la richesse du cœur, la noblesse des sentiments et
elle les mettra sans compter au service de la famille. Elle nous a tous aidés à
aller de l’avant. Nous lui en avons toujours été profondément reconnaissants.
Elle a été
aussi une citoyenne exemplaire. A trente-six ans, elle a été la première femme
élue au conseil municipal de Nadaillac, suite à l’ordonnance du 21 août 1944 et
aux élections du 29 avril 1945. D’où le drapeau de
« Il
faut prendre la vie comme elle vient », aimait-elle dire. Elle en avait
accepté les rudesses et les sacrifices. Elle recevra avec bonheur les bienfaits
dont elle la comblera. Elle sera heureuse que sa maison et sa propriété se
modernisent. Elle découvrira
Au fil des
colloques et des rencontres, elle fera connaissance, le plus naturellement du
monde, avec les plus grands. Ne montera-t-elle pas, le 19 décembre 1994, le
grand escalier de l’Élysée, où elle saluera le président Mitterrand. La petite
sauvageonne au grand cœur devenait à l’occasion une grande dame !
Mais sa
simplicité demeurait intacte, et totale sa disponibilité pour sa famille. Ses
trois enfants, ses huit petits-enfants, ses quatorze arrière-petits-enfants et
toute sa famille sont profondément heureux d’en témoigner.
Chère
Maman, continue à nous bénir.
Edmond
Jouve.
oOo
LETTRE DE
AU
Paris, 27
mars 2008.
Monsieur le Député-Maire,
Vous n’ignorez pas que Paris s’honore d’accueillir
plusieurs associations toulousaines ou d’amis de Toulouse, possédant chacune
leurs particularités. C’est au nom d’une de ces compagnies, lien permanent
entre la capitale et le pays d’oc, qui, depuis sa fondation en
Nous aurons l’occasion de vous adresser régulièrement
nos Cahiers de l’Académie, dans lesquels, si vous le souhaitez, nous aurons
le plaisir de publier les informations que vous voudrez bien nous faire
communiquer.
En attendant d’avoir la faveur de faire votre connaissance,
je vous prie, Monsieur le Député-Maire, d’agréer l’assurance de notre très
cordiale considération
Simone Tauziède.
Le maire de Toulouse a répondu
en ces termes :
Toulouse, le 17 avril 2008
Madame
Vous m’avez écrit un courrier très aimable à
la suite de mon élection en tant que Maire de Toulouse et je vous en remercie
bien sincèrement.
Vous m’indiquez que vous aurez l’occasion de
m’adresser régulièrement les Cahiers
de l’Académie et je suis touché de cette
démarche.
Bien évidemment, je souhaite plein succès à
votre association ainsi qu’à celles qui représentent les Toulousains et Amis de
Toulouse à Paris.
Pour ce qui concerne une éventuelle
publication d’informations, j’ai transmis une copie de notre correspondance à
Jean-François Portarrieu, directeur de la Communication, qui pourra être
votre interlocuteur à ce sujet.
Je vous prie d’agréer, Madame
[manuscrit:] Cordialement,
oOo
SÉANCE ACADÉMIQUE DE
PRINTEMPS
La séance académique
de printemps s’est déroulée le vendredi 6 juin 2008, comme d’accoutumée dans
les salles et les salons du palais du Luxembourg mis à notre disposition par le
Sénat. Elle comportait, selon la tradition, la proclamation du palmarès des
Prix littéraires 2008 et l’installation des académiciens nouvellement élus.
Elle
était placée sous la présidence du professeur Jean de Vigerie, dont la présence
fut accueillie par M. Paul de Saint-Palais.
« Madame
Dans la dédicace que
vous nous fîtes pour un de vos ouvrages, vous rappelez, mon cher Jean, une
phrase de Fustel de Coulanges que je cite : « Heureusement le passé
ne meurt jamais complètement. L’homme peut bien l’oublier, il le garde toujours
en lui. »
Certes, mais il est
nécessaire de le réveiller, j’oserais même dire le ressusciter. C’est là
le mérite des historiens tels que vous de remettre au jour ces richesses qui,
quoi qu’on dise, conditionnent notre avenir et, pour vous en particulier, cette
période de l’histoire, XVIe-XVIIIe siècles, qui vous est
chère et dont vous démêlez pour nous le fil particulièrement embrouillé dans le
bouillonnement des idées et des faits.
Mais qui
êtes-vous ?
Toulousaine depuis
la fin du XVe siècle, la famille de Viguerie a donné cinq capitouls
et trois conseillers au Parlement. Les membres de la famille se faisaient
inhumer aux Jacobins. Une plaque apposée dans cette église indique leurs noms
et le lieu de leur sépulture Né à Rome, vous avez en partie fait vos études
primaires et supérieures à Toulouse, où, en classe de philosophie, vous avez eu
le professeur Louis Jugnet, qui est resté pour vous un maître à penser. Agrégé
d’histoire, docteur ès lettres, vous avez enseigné aux Universités d’Angers,
dont vous avez été le doyen de la faculté des lettres, de Lille, de Paris IV et
Paris X. Vous avez été membre du comité du Bicentenaire de
Vos œuvres :
Treize ouvrages
historiques. Une œuvre d’éducation sous
l’ancien régime : les Pères de la doctrine chrétienne en France et en
Italie (1592-1792), ouvrage couronné par l’Académie française, Prix
Marcellin Guérin.- L’Institution des
enfants : l’éducation en France, XVIe–XVIIIe siècles
.- Notre-Dame des Ardillers à
Saumur : le pèlerinage de Loire.- Christianisme
et Révolution : cinq leçons d’histoire de
Plus de 150 articles
de revues, journaux et magazines. Vous donnez enfin de très nombreuses
conférences.
Pour terminer, je
citerai deux anecdotes tirées de votre ouvrage Itinéraire d’un historien, qui montrent la difficulté pour un
historien de rester objectif et impartial. En 1986 vous fûtes convié au XIIIe
colloque de l’Institut de recherches sur les civilisations de l’Occident
moderne, pour y traiter de « la tolérance à l’ère des Lumières ». L’orateur
qui vous succéda déplora votre fanatisme et votre peu d’intelligence des
Lumières, et dans le texte publié il résuma ainsi ses propos agressifs :
« Un point sujet à contestation est le lien que vous établissez tout
normalement entre la philosophie des Lumières et
Deux ans plus tard,
en conférence publique, vous traitiez des « idées politiques de Louis XVI
», devant un public de culture moyenne et bien pensant. Dans cette étude vous
expliquiez que le roi Louis XVI, partageant certaines des idées
révolutionnaires, ne pouvait de ce fait s’opposer la révolution. On cria au
blasphème !
Je
vous remercie de votre attention. »
M. de Viguerie répondit avec infiniment d’esprit, faisant en particulier allusion aux anecdotes citées par M. de Saint-Palais, en décrivant les affres, les doutes, les scrupules qui assaillent le conférencier dans les heures qui précèdent l’exécution !
oOo
PALMARÈS DES PRIX LITTÉRAIRES
2008
Prix Prosper-Estieu. Ce Prix, un des plus anciens créés par l’Académie,
rend hommage au fondateur de l’Escola occitana. Il est attribué cette année à
la revue Quercy-Recherche. Cette
revue, consacrée au Patrimoine du Lot, est publiée, avec le concours du Conseil
général, par l’association Quercy-Recherche, basée à Labastide-Murat.
Prix Enric-Mouly. Ce Prix, qui rend hommage au félibre Henri Mouly,
chantre en particulier des vertus familiales, est décerné à l’ouvrage de Mme
Marie-Loup Sougez, Pitou, album de
famille. Ce livre est un recueil de photographies dues au génial
photographe Emmanuel Sougez, l’un des plus grands photographes français. C’est
lui qui créa en 1926 puis dirigea le service photo de L’Illustration, où il était devenu pour les confrères du monde
entier, le « Monsieur de Référence », et qui forma toute une
génération d’artistes, dont Cartier-Bresson et Robert Doisneau. L’ouvrage est
rédigé en espagnol et édité par Les
Presses Universitaires de Saragosse, dont nous sommes heureux d’accueillir
M. le directeur et Mme la secrétaire d’édition.
Prix
Pierre-Benoit. Ce Prix, qui rappelle
la mémoire du célèbre écrivain lotois, est décerné à Mme Paulette Decraene pour
son livre Secrétariat particulier,
paru aux éditions de L’Archipel. Toute la presse a rendu compte de cet ouvrage,
consacré à la vie, à l’œuvre et à la pensée de François Mitterrand, et
l’émission, diffusée à deux reprises, de Laurent Ruquier a contribué à assurer
au livre la belle notoriété qu’il mérite.
Mme
Decraene rend compte, dans une langue d’une exceptionnelle qualité, des
vingt-sept années qu’elle a passées auprès d’un homme de pouvoir et de secret,
à qui, elle ne le cache pas, elle voue une fidèle et discrète admiration. Mme
Decraene a été rédactrice en chef de L’Afrique
littéraire et artistique et responsable de la « Société africaine
d’édi-tion ». Chargée à l’époque de mission pour la francophonie à
l’Élysée, elle sera nommée à l’inspection générale au minis-tère des Affaires
culturelles. Aujourd’hui, elle est membre du conseil d’administration
Le Grand Prix du Jury
a
été attribué à Mme Françoise Auricoste pour l’ensemble de son œuvre, une œuvre
tout entière vouée au Quercy, à ses fils et à ses filles (elle est l’auteur
d’une remarquable Histoire des Femmes
quercynoises) et à son histoire : parmi plusieurs monographies, celle
consacrée au pays de Cazals s’est vu honorer du Prix Secondat, décerné par
Enfin, le Grand Prix de l’Académie des Arts, Lettres et Sciences de Languedoc
a été décerné au professeur Pascal Hammel pour son livre Guérir et mieux soigner, paru aux éditions Fayard. Ce livre est un
chef-d’œuvre d’humanisme ; sa lecture est une cure d’espoir. L’auteur,
gastro-entérologue, est spécialisé dans les traitements des cancers de
l’appareil digestif. Or, comme on l’a écrit, « la blouse blanche ne
protège pas du cancer ». Le professeur Hammel, à quarante-cinq ans, en a
fait l’implacable expérience. Il est sorti triomphant de cette épreuve
quotidienne, qu’il a voulu décrire, jour après jour, calmement, sans pathos,
parfois même avec humour. Mais en même temps une épreuve combien enrichissante
pour le praticien qui, désormais, parce qu’il a souffert, parce qu’il a été guéri,
se sent prêt à mieux comprendre, à mieux accompagner et à mieux soigner. Ce
journal de combat, de combat gagné, ne pourra qu’apporter un soutien à ceux qui
assistent un proche dans la douleur et dans l’espérance. Je vous en lis la
dernière page.
« Vivre,
c’est être généreux et mettre toute son énergie au service de ses rêves, de ses
projets, de ses choix de vie et c’est partager ce qu’on peut donner et faire
oeuvre d’ingérence partout où nous croisons une quelconque forme de souffrance.
Vivre, c’est ne pas laisser le découragement envahir son esprit, du moins
jamais plus de vingt-quatre heures. Je veux redire que la vie dépasse tout,
efface les grandes douleurs et mérite qu’on la célèbre à toute heure. J’ai eu
le bonheur d’enfiler de nouveau la blouse blanche. Écrire ce livre dans le
silence des nuits fut une belle expérience pour moi, mais je serai quand même
plus utile dans mon rôle de médecin. Guérir pour soigner mieux. »
Le
professeur Pascal Hammel
Médaille
Goudouli.
Georges Hacquard
Secrétaire général
Les diplômes et la médaille décernés sont
l’œuvre de Jacques Lagarde.
oOo
LES NOUVEAUX ACADÉMICIENS
Installation du professeur Didier Paul.
Présentation par M. Gui Portal.
« Madame
Cher Didier, tu es
bien un Languedocien, puisque tu es né, un 21 octobre 1964, à Limoges, à la
limite nord de notre Languedoc. Élève brillant, tu es sorti major de la
promotion 1988 du Diplôme approfondi de Physique radiologique et médicale de
Toulouse, où j’ai eu l’occasion de t’asséner quelques cours. Tu ne sembles pas
m’en avoir tenu rigueur car tu as continué ton cursus dans la même lignée
en présentant à l’université de Limoges le doctorat d’université en Physique,
puis l’habilitation à diriger des recherches (HDR) dans la spécialité, en 2003.
Toute ta carrière a été partagée entre la recherche en matière de Physique
radiologique et médicale et l’enseignement universitaire, notamment à l’université
de
Tu es actuellement
expert en Radioprotection au commissariat à l’Énergie atomique au centre de
recherches nucléaires de Cadarache près d’Aix-en-Provence et tu es directeur de
thèse à l’institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire. Tu es également
enseignant à l’institut national des Sciences et Techniques nucléaires, où tu
as été nommé professeur. Tu as donné des cours en tant que professeur associé à
l’université nationale de Colombie et tu reviens d’Amérique latine, où tu es en
train d’organiser, avec les Laboratoires associés de Radiophysique et de
Dosimétrie, un master en Physique médicale par téléconférence pour
Tu as à ton actif de
nombreuses participations à des jurys de thèse, plusieurs présidences de
congrès, une soixantaine de publications et de communications dans des congrès
internationaux. Tu es co-auteur d’un livre de la collection « Génie
atomique » de l’INSTN et d’un cours à l’agence internationale de l’Énergie
atomique (AIEA). Tu es le coordinateur d’un numéro spécial de
Tu as une activité
associative remarquable. En effet, tu as été président de la section de
Protection technique de
Tu as aussi une
activité tout à fait remarquable dans le domaine humanitaire, car tu es à
l’origine, sous l’égide de l’ambassadeur de France à Bogota, de la création
d’une maison pour enfants atteints de cancer « Luisito » (Albergo
Luisito), centre d’accueil que tu soutiens fermement et que tu visites tous les
ans lors de tes missions à Bogota. De plus, attendri par la détresse des
orphelins de ce pays, tu as ajouté aux deux garçons de ton couple une petite
fille, Élise Esperanza, que tu as adoptée en 2001.
Madame
Réponse
du professeur Didier Paul.
« Madame
Je remercie en
particulier Gui Portal et je lui suis spécialement reconnaissant aujourd’hui,
car sans lui je ne serais sans doute pas entré au CEA/IPSN en 1992 et invité à
vous rejoindre. C’est dire la confiance qu’il m’a toujours accordée et
l’attention qu’il a portée à mon curriculum
vitae. Je lui suis d’autant plus redevable en tant que président des
Laboratoires associés de Radiophysique et de Dosimétrie (les LARD), association
créée il y a maintenant vingt-deux ans par les professeurs Daniel Blanc et
lui-même, qui m’ont eu tous deux comme étudiant. Ils ont su me transmette leur
passion pour
Je souhaite, dans le
cadre de mes fonctions et nominations, continuer à promouvoir cette branche de
la physique expérimentale pour le bien de ceux qui souffrent, avec une pensée
particulière pour les enfants malades du foyer Luisito à Bogota, traités à
l’institut national de Cancérologie en Colombie. Nous avons, mon épouse et moi,
aidé et soutenu ce projet, inauguré en 1991, et nous le suivons encore à ce
jour (je visite pratiquement le foyer chaque année), avec l’aide de
bienfaiteurs français (association « Para
las niños » du mouvement international Aide à l’Enfance).
Les LARD, dont
l’objectif, dès l’origine, était de fédérer les laboratoires de recherche aptes
à contribuer au développement de
Je ne citerai ici
que trois actions menées avec mes collègues : un rapprochement tout
d’abord avec
Ayant fait une bonne partie de mes études en Languedoc, je n’oublie pas tous ceux qui m’ont accompagné jusqu’à vous et que j’ai le plaisir de retrouver non sans quelque émotion.
Parmi les membres de l’Académie, je
citerai Messieurs les professeurs Allisy et Chavaudra, Madame le professeur
Isabelle Berry, ainsi que l’ancien président des LARD, le Pr Jean Barthe qui
m’a succédé au poste de président de
Si vous me le
permettez, mon dernier mot sera pour ma famille, mon épouse ici présente et mes
enfants, à qui je dis tout simplement merci pour ce qu’ils sont à mes côtés. Je
remercie également mes parents et mon frère aîné, qui nous entourent ce soir
avec toute leur affection. J’ai aussi une pensée pour ma belle famille et mon
beau-père Alain, décédé en décembre dernier d’un cancer.
Madame
Installation
de M. Gérard Brignol.
Présentation
par Mme Simone Tauziède.
« Cher Gérard
Brignol, J’oublierai pour la circonstance le tutoiement et le diminutif Gigi,
habituellement et amicalement employé dans nos associations régionalistes en
raison de la sympathie qui s’est développée entre nous depuis tant d’années.
Vous êtes né à Aspet, petit chef-lieu de canton de
Votre grand-père
maternel et vos parents faisaient partie de l’enseignement, vous avez vu le
jour dans une école où votre première rentrée eut lieu au lendemain de
Votre adolescence se
déroule à Luchon, ville thermale florissante, qui tâche encore de mériter son
surnom flatteur de « reine des Pyrénées », et vos études seront
accomplies en deux périodes de quatre années au collège Notre-Dame-de-Polignan
à Montréjeau, puis au lycée mixe de Saint-Gaudens, jouxtant la sous-préfecture.
Attiré par la musique, vous apprenez la guitare dans le premier établissement
et la clarinette dans le second ! Vous revenez justement des réunions
d’anciens, tenues là-bas dans la même semaine…
Athlète et gymnaste,
tout d’abord tourné vers l’éducation physique et sportive, vous devez renoncer
à cette voie à la suite d’un problème de santé. Le baccalauréat de
philosophie-lettres vous amène à l’ancienne faculté des lettres de Toulouse,
dans la section des langues vivantes et du français historique. Afin de
poursuivre avec plus d’indépendance pécuniaire, vous acceptez bientôt un poste
de surveillant et professeur auxiliaire dans un centre d’enseignement technique
et cours complémentaire du Gers voisin.
Les conditions
difficiles de l’internat auprès de jeunes souvent défavorisés, ainsi que le
désir d’autres horizons vous conduisent vers les services extérieurs du
ministère de
Vous décidez de
rester dans la capitale et de reprendre le cycle universitaire à
Le développement des
cours par correspondance et l’afflux migratoire vous appellent dans ce qui
était naguère le télé-enseignement, créé par la célèbre école de Vanves lors du
dernier conflit mondial. Vous y exercez, durant de nombreuses années scolaires,
à Rouen et à Rennes, comme professeur principal puis « référent »,
l’activité de correcteur convenant mieux à une mobilité réduite par diverses
opérations chirurgicales.
Des nécessités
professionnelles et des vacances plus étendues sont pour vous l’occasion de
plusieurs voyages, au Portugal et en Espagne, bien sûr, mais, aussi en Italie,
au Danemark, en Roumanie et au Moyen Orient. Des échanges pédagogiques sont
régulièrement organisés au Brésil, où vous faites aussi plusieurs séjours.
Voilà une vingtaine d’années, vous avez épousé Vanja, journaliste carioca
établie en France.
La mort prématurée
de votre maman, victime de la route, fut une dure épreuve, alors qu’également vous
perdiez votre nièce et filleule dans un autre accident de la circulation. Votre
père, décédé ces dernières années, était originaire du Lauragais ; il vous
a transmis le goût de la culture languedocienne et l’amour de la musique, car
il jouait du violon dans un orchestre. Chez vous, cela deviendra une véritable
passion : au cours de vos pérégrinations, vous avez réuni près de deux
cents instruments à cordes de différentes contrées ! Avec le même
enthousiasme, vous avez rejoint le groupe de chants et danses folklorique de
L’Ensolelhada, qui poursuit son chemin comme chorale sous la baguette experte
du maître Georges Hacquard.
Sur le plan
associatif, vous vous êtes efforcé de maintenir, le lien avec la région, dans
le grand Midi comme à Paris. Vous avez participé à la création d’un
rassemblement des Amis du Comminges, groupe qui va fêter son trente-cinquième
anniversaire et dont vous avez été président durant un septennat. Dans votre
terroir de montagne, on vous surnomme familièrement « le barde de la
vallée d’Oueil ». l’an passé, vous avez été admis à la retraite, mais
maintenu sur le centre national d’enseignement à distance pour des impératifs
de service.
Je suis
particulièrement heureuse de faire aujourd’hui votre éloge, étant donné l’amitié
qui vous a uni à mon mari René et celle qui nous unit de longue date, un peu
comme une mère et son fils adoptif. Votre objectivité et votre entregent vous
ont souvent mis en rapport avec des personnalités éminentes, lors de votre
formation et de vos échanges musicaux : le philosophe Vladimir
Jankélévitch, qui fut un temps toulousain, et que vous avez retrouvé à
Nous vous reconnaissons
dans vos articles pour le bulletin de « Toulouse à Paris », où l’on
peut apprécier votre humour encore collégien et qui paraît toujours
singulier ! Ce soir, fière de mon rôle de marraine, je participe avec joie
à la remise de médaille de notre compagnie académique, en vous félicitant avec
toute mon affection. »
Réponse
de M. Gérard Brignol.
« Chère
Présidente Simone Tauziède, Messieurs et Dames de Languedoc, mesdames,
mesdemoiselles et tous les amis ou sympathisants de l’aimable aréopage ici
réuni,
Je ne mesure pas
encore la faveur insigne qui m’est accordée, ce beau soir de printemps, avec
mon admission dans la société académique, mais je sens déjà un peu de poids sur
mes épaules ou dans la médaille qui pend à mon cou, sans parler de ma gorge qui
se noue, depuis le temps que j’ai perdu l’habitude de m’exprimer devant un
auditoire. Je commence donc par solliciter votre indulgence pour des lourdeurs
et maladresses dans des phrases que j’aurai jetées à bâtons rompus, en un
ensemble auquel je pourrais donner comme titre «
En 1935, Lucien
Blaga, poète roumain élu à l’académie nationale, étonna ses confrères et son
entourage en faisant l’éloge de son village, plutôt que celui de la personne
dont il allait occuper le fauteuil. Pour ma part, je ne voudrais pas passer
sous silence le nom de Michel Plasson, promu membre honoris causa de l’Académie, à qui je suis particulièrement honoré
de succéder, comme un simple amateur de musique rempli d’admiration pour le
chef prestigieux qui dirigea avec brio l’orchestre du Capitole de Toulouse
Permettez-moi de
revenir à mes moutons, c’est-à-dire à ceux des montagnes qui m’ont vu naître,
au cœur du Comminges. Le Comminges, qu’es
aco ? La vallée d’Oueil, où donc est-elle ? (aoun ei ? dans le dialecte gascon). C’est ce que l’on me
demande parfois, depuis que je suis « monté » à Paris (puisque,
étrangement, on descend vers ces contrées en altitude !) La réponse est
très facile : juste au milieu de la chaîne des Pyrénées et de l’œil de la
source (ce que signifie Oueil), d’où l’on distingue à l’œil nu la frontière
espagnole.
Avec l’autre pied
dans la région languedocienne du Lauragais, si riche d’événements historiques
et de traditions, je me sens ainsi profondément enraciné, tête dans les nues de
la capitale, c’est logique, et deux jambes étirées jusqu’à ces terroirs
agrestes et méridionaux. Rien d’étonnant donc à ce que je procède
triangulairement, par quelques triptyques, trilogies ou autres
« triphasés » des techniciens qui font passer le courant.
Honneur à la
sous-préfecture de Saint-Gaudens, avec sa sculpture massive sur le boulevard de
Pyrénées, appelée monument « des trois maréchaux », Foch, Gallieni et
Joffre . La petite circonscription compte d’ailleurs trois fois plus de
maréchaux et de généraux d’Empire, dont la liste serait trop longue à énumérer.
Voyageons plutôt
avec trois poètes.
Sur la route de
Luchon, Lamartine écrivit quelques vers pour remercier le groupe qui lui avait
donné une sérénade, un soir de 1840 :
J’ai rêvé cette nuit qu’une vague harmonie
Enchantait mon sommeil, charmait mon insomnie.
On
croit entendre au rythme des flots d’un affluent de
Luchon, ville des eaux courantes
Où mon enfance avait son toit,
L’amour des choses transparentes
Me vient évidemment de toi.
Quant
à la médaille d’amour de la muse qui devint son épouse, la délicate Rosemonde
Gérard, elle a fait le tour du monde :
Car, vois-tu, chaque jour je t’aime davantage,
Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.
Transportons-nous
maintenant sur les versants de la montagne Noire, autour de Revel et de Saint-Félix-de-Caraman
devenu Lauragais, pour évoquer les figures de Guillaume de Nogaret, conseiller
de Philippe IV le Bel, du président de la République Vincent Auriol et
celle du compositeur Déodat de Séverac qui berça les enfances familiales : Ma poupée chérie ne veut pas dormir… »
Trois
anecdotes me reviennent sur ce musicien que mon père en culottes courtes
appelait « Moussu Déodat » :
La
gloire de mon oncle Élie fut une invitation à dîner (ou à « souper »,
comme on dit plus au sud) de la part de Séverac, lors de son unique séjour à
Paris, où le jeune homme était l’élève de Vincent d’Indy à
Georges
Feydeau, habitué des réceptions au château de Séverac, s’y présenta un jour
sans sa femme. Il ne savait probablement pas que « fedo », dans la
langue dite à présent occitane désigne la femelle du bélier et il a donc dû
être un peu intrigué lorsque le majordome campagnard lui a gentiment demandé,
en une réplique digne de son théâtre : « Vous n’avez pas amené ce
soir madame Brebis ? »
Enfin,
au temps où je travaillais dans un magasin de musique parisien pour financer
mes études, un client vint y chercher des œuvres d’un compositeur dont le nom
ne me dirait sans doute rien : Déodat de Séverac… Ma réponse fut, comme
vous l’imaginez : « Si je n’en connaissais qu’un, ce serait celui-là ! »
Tout
cela me prédisposait donc à aimer les mélodies des diverses régions. Restant
sur ma méthode, je dégagerai de même trois noms de folkloristes et compositeurs
vers lesquels vont mes préférences. Joseph Canteloube, pour le centre de
Je
laisserai les derniers mots à trois compagnons de route : Vladimir
Jankélévitch, mon maître à penser, maître à vivre, maître enchanteur (j’insiste
sur la première syllabe !), puisqu’il était, entre autres musicologue,
mélomane et remarquable musicien : « Ne manquez pas votre unique
matinée de printemps. » ; Bernard Blancotte, qu’il n’est pas besoin
de présenter céans puisqu’il fut l’un des fondateurs de l’Académie, dans son
poème Montagne Noire :
Montagne Noire, champs et chemins par les chardons
sectionnés,
Toute ma terre,
Chaleur enfermée dans les grès,
Je vous entends,
Je suis présent dans votre absence.
… et Claude Nougaro pour
conclure : « O moun pays, o
Toulouso, Toulouso ! »
En
vous priant tous d’excuser mes propos tirés par les cheveux
(« capillotractés », selon le néologisme d’un collègue), je dis ma
reconnaissance à Simone Tauziède, ma gratitude aux confrères et à l’assistance
pour leur silencieuse patience, leur attention soutenue, et à chacun en particulier
pour son réconfortant soutien. »
Installation de M. Pierre de Panafieu.
Présentation par le général Christian Audebaud.
« Monsieur le Président,
mesdames, messieurs, C’est pour moi un grand honneur que d’accueillir ce soir
en notre compagnie une personnalité aussi éminente que celle de M. Pierre de
Panafieu. Un honneur ? mais aussi un plaisir, car j’ai pu constater, lors
de nos récents entretiens, combien nous avions, sur bien des sujets, les mêmes
idées et les mêmes convictions.
Mais avant d’y
revenir dans quelques instants, permettez-moi, chers confrères et chères
consœurs, de vous présenter le parcours en tous points exemplaire du nouvel
académicien.
Monsieur le
Directeur, cher ami Pierre de Panafieu, vous êtes né à Paris, dans le XVe arrondissement,
au sein d’une famille fixée de longue date dans la capitale, mais qui a tenu à
conserver ses racines en province. Vos ancêtres sont en effet originaires de
deux régions, bien éloignées l’une de l’autre,
Vous avez effectué
le cycle complet de vos études à l’École alsacienne, cette prestigieuse
institution européenne, dont Georges Hacquard, mon cher confrère et secrétaire
général ici présent, était alors le directeur, études couronnées par
l’obtention avec mention du baccalauréat. Abordant alors l’enseignement
supérieur, vous avez préparé, comme candidat libre, l’École normale supérieure
de Saint-Cloud et obtenu la sous-admissibilité. Mais c’est à l’université
proprement dite que vous allez poursuivre vos études, dans ces disciplines qui,
depuis votre adolescence, n’ont cessé de vous attirer : l’histoire et la
géographie.
J’en avais moi-même
rêvé avant de me lancer dans la carrière militaire. L’histoire
me passionnait et j’y consacrais de longues soirées de lecture. Et, bien
entendu, je n’ai pas perdu de temps pour la retrouver dès mon admission à la
retraite ! D’ailleurs, si l’on élargit le débat, l’histoire n’est-elle pas
un des piliers essentiels de la connaissance et de la culture humaine ? Si
l’on voit encore plus loin, n’est-elle pas aujourd’hui d’une importance
capitale, pour la construction de l’Europe et l’accomplissement de nouveaux
progrès ?
Mais laissons là
cette digression et revenons à vos études supérieures. J’ai personnellement été
frappé par le fait qu’elles ont été menées avec une continuité remarquable, qui
traduit chez l’étudiant un besoin inné d’apprendre, d’approfondir sans cesse
ses connaissances.
De 1980 à 1988,
chaque année a vu votre réussite aux examens et concours auxquels vous vous
présentez. Sans vouloir être exhaustif, je citerai les principaux succès que
vous avez remportés : en 1981, la licence d’histoire à Paris I et la
licence de lettres modernes à Paris IV ; en 1982, la maîtrise d’histoire,
toujours à Paris I, à l’occasion de laquelle, en quête comme toujours
d’excellence, vous décrochez la mention Très Bien ; poussant plus loin,
vous avez en 1986 été admis aux épreuves théoriques du CAPES d’histoire et
géographie et, deux ans plus tard, aux épreuve pratiques de ce même concours. Ce
parcours sans faute méritait bien sûr d’obtenir son couronnement : ce
dernier interviendra dès 1988 par votre brillante admission à l’agrégation
d’histoire.
Entre-temps vous
avez rencontré celle qui devait partager votre vie et l’on peut dire que le
mariage qui a scellé votre union vous a, pour votre grand bonheur, profondément
imprégné de culture artistique, vous a, ajouterai-je, littéralement plongé dans
le monde des Arts. Je rappellerai simplement que Mme Pierre de Panafieu est la
fille du grand peintre Albert Bitran, et la petite-fille du célèbre et combien
attachant artiste que fut Fernand Ledoux. Je saisis cette occasion pour vous
demander de bien vouloir adresser à Mme de Panafieu, qui, par suite d’un voyage
professionnel, n’a pu à son grand regret se joindre à nous, nos bien
respectueux hommage et nos meilleurs vœux de bonheur et de réussite pour vos
chers enfants.
Quant
à votre cursus exemplaire, il ne pouvait conduire, on le devine aisément, qu’à
l’exercice de l’enseignement, cette noble fonction au service de la formation
et de l’éducation de notre jeunesse. Oui, votre vocation était là : rendre
à ces nouvelles générations ce que vous avez appris et continué d’apprendre. Et
ce n’est pas un de vos moindres mérites que d’avoir, à l’âge de vingt ans,
professé ces deux importantes matières dans un cours privé parisien. Ce n’était
d’ailleurs qu’un début ! Car, pendant vos neuf années d’études
universitaires, vous n’avez cessé d’exercer le métier d’enseignant et cela dans
des établissements publics ou privés de haut niveau et de grand renom. Je ne
saurais cependant, à moins d’y consacrer un trop long temps, donner la liste complète
des postes que vous avez occupés au cours de cette période. Je citerai
cependant : en 1982-83, suppléance dans six établissements privés sous
contrat avec l’État dans Paris et sa banlieue ; en 1984-85, professeur
d’histoire et géographie au lycée Saint-Michel-de-Picpus à Paris ; de 1986
à 1989, professeur d’histoire et géographie à l’École alsacienne.
Arrêtons-nous un
instant. Ce poste marque le retour de notre ami dans l’établissement de sa
jeunesse, où il a fait ses humanités et auquel il s’attachera avec une
véritable passion et quel dévouement ! pour la suite de sa carrière.
Notons encore que,
de 1988 à 1990 – il y a donc vingt ans – vous avez, comme assistant à
l’I.S.P (Institut supérieur de Pédagogie à l’Institut catholique – été
chargé d’animer des stages d’initiation à l’utilisation de ce précieux outil
pédagogique que constitue l’informatique en histoire et en géographie. Vous
avez par ailleurs été nommé maître de conférence à l’Institut d’études
politiques de Paris, pour traiter en deuxième année un sujet d’une brûlante
actualité : chercher et définir les grandes lignes de partage du monde
contemporain. C’est à Sciences Po également que vous avez professé l’histoire
en première année.
4
L’année 1990 marque
un tournant important dans votre vie professionnelle. Sans pour autant arrêter
certaines activités pédagogiques, vous passez du côté de l’administration et
êtes nommé directeur du Grand Collège, censeur des études, sous-directeur de
l’École alsacienne, poste délicat, où les responsabilités à l’égard notamment
des grands élèves sont nettement accrues. N’en déplaise, vous y réussissez
pleinement. Si bien que, l’année suivante, vous êtes porté à la tête de
l’institution, vous devenez le directeur de l’École alsacienne.
Je
parlais il y a un instant de la responsabilité du censeur des études ; que
dire alors de celle du directeur, qui a sous son autorité l’ensemble de
l’établissement, école primaire, collège, lycée, soit un effectif de plus de
1600 élèves, sans parler des service administratifs et financiers et des multiples
problèmes à résoudre au quotidien !
Nous
pouvons dire aujourd’hui, avec un recul de huit années, que l’École alsacienne
a, sous votre houlette, continué à former dans les conditions optimales une
jeunesse éprise de connaissances et de culture, des hommes et des femmes qui,
dans leur diversité, auront la responsabilité de constituer les cadres de
demain, bénéficiant pleinement des valeurs que vous-même et votre équipe si
dévouée avez su leur inculquer.
Aurais-je
tout dit à votre sujet ? Non sans doute, car je devrais parler de la
classe d’histoire que vous avez occupée au Middlebury College en Vermont, devant
un auditoire d’étudiants et d’adultes, originaires pour la plupart d’Outre-Atlantique
et désireux s’apprendre l’histoire de notre peuple. Parler aussi des savantes
et minutieuses fonctions que, hors enseignement, vous avez exercées en 1989-90
comme éditeur assistant aux éditions Hachette, dans le département
« littérature générale », plus précisément dans la célèbre collection
«
Monsieur
le Directeur et cher ami, j’arrête là la déclinaison déjà fort longue de vos
mérites et des valeurs qui guident votre vie. De telles qualités font que nous
sommes fiers et particulièrement honorés de vous compter parmi les membres de
notre Académie. C’est pourquoi je vous confie à Mme
Réponse
de M. Pierre de Panafieu.
« Madame
Comme beaucoup ici,
j'ai plaisir à dire toute ma reconnaissance à Georges Hacquard. Il a joué un
rôle capital dans ma vie au moins à trois reprises, en m'accueillant comme
élève à l'École alsacienne en 1971, en m'y nommant professeur en 1986 et en me
soutenant vigoureusement au moment où j'entrais au censorat de notre chère École.
Il me fait aujourd'hui l'honneur de m'accueillir dans cette Académie.
En remontant dans ma
généalogie, les attaches qui me lient au Languedoc sont nombreuses, on y trouve
un président du parlement de Toulouse, un lieutenant général du Languedoc, un
fermier général des fermes du Languedoc, un doyen des universités de
Montpellier, et même Riquet de Caraman, l'homme du canal du Midi…
Mais si j'ai accepté
de grand cœur son invitation – chacun sait ici que l'on ne peut rien refuser à
Georges Hacquard – c'est par amour pour un pays rude et attachant, le Rouergue.
Mon arrière grand-mère, Marie Colrat, est née au château de Montrozier, dans
l'Aveyron, ancien relais de chasse des comtes de Toulouse. Son mari, Maurice
Fenaille, a été un des grands bienfaiteurs de ce pays.
Jugez-en plutôt. Il
a fondé une école agronomique pour que les jeunes Aveyronnais apprennent les
techniques d'élevage, de culture et de transformation des produits agricoles
les plus modernes. Il a créé une fabrique de tapis, où les jeunes filles du
pays pouvaient gagner de quoi se constituer une dot. Les tapis de Zénières
étaient de grande qualité et reprenaient les cartons des tapisseries des
Gobelins. Il a reconstruit intégralement le château de Montal, dans le Lot, qui
avait été démembré par deux ventes successives et il a aidé
Mais mon attachement
personnel à ce Rouergue tient à l'année que j'y ai passée en convalescence
d'une grave maladie. La chaleur de l'école des sœurs, la gentillesse des
habitants pour ce petit Parisien souffreteux, l'observation de la vie ordinaire
de ces agriculteurs m'ont profondément et durablement marqué. C'est pourquoi je
vous remercie du fond du cœur pour la joie et l'honneur que vous me faites en
m'accueillant dans votre prestigieuse compagnie.
Debout, de gauche à droite : Bruno
Bonhoure, Didier Paul, Françoise
Auricoste, Pierre de Panafieu,
Gérard Brignol, Paulette Decraene, Pascal Hammel. – Assis : Edmond Jouve,
Simone Tauziède.
oOo
LETTRE DE
A M. GÉRARD LARCHER, PRÉSIDENT
DU SÉNAT
Paris, le 16 octobre 2008
Monsieur
le Président,
J’ai
l’honneur de vous exprimer nos respectueuses félicitations pour votre élection
à la présidence du Sénat ainsi que nos vœux.
Notre
Académie a eu à plusieurs reprises et a souvent l’occasion de se réunir dans
les salons et les salles de conférences du palais du Luxembourg, où nous
retrouvons des sénateurs membres de notre compagnie.
Au nom de
tous nos confrères languedociens, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président,
l’assurance de mes sentiments choisis.
Simone
Tauziède
oOo
NOUVELLES DES ACADÉMICIENS
PIERRE MIRAT NOUS A QUITTÉS
Jean
Bousquet disait de lui qu’il était « l’enfant du Sud-Ouest ». Fils
d’un Lotois et d’une Corrézienne, Pierre Mirat, né à Montauban, avait suivi ses
parents à Toulouse à l’âge de six mois.
Vingt-cinq
années passées à Toulouse l’avaient profondément marqué : la première
communion à Saint-Aubin, des années à Berthelot, les cadets de Saint-Étienne,
le Stade toulousain (athlétisme) et, après le brevet supérieur, le
conservatoire. Et surtout, pendant dix ans, le Grenier de Toulouse de Maurice
Sarrazin, avec toute l’équipe des pionniers.
Puis c’est
le départ pour Paris, où il débute au théâtre Sarah-Bernhardt dans le rôle de
Ragueneau de Cyrano, dans la mise en
scène de Raymond Rouleau, aux côtés de Pierre Dux, de Françoise Christophe, de
Michel Herbault… Il se produira ainsi de théâtre en théâtre (une douzaine),
également en tournées (Baret et Karsenty), parfois dans des opérettes. Et à la
télévision, où on le remarquera dans des feuilletons (Le Temps des copains,
Foncouverte…) et dans une quarantaine de dramatiques.
Il restera dans les mémoires quand, pendant
une douzaine d’années on l’entendra pousser son cri : « A quoi ça
sert que Ducrot y se décarcasse ! » Nous savons qu’il n’aimait pas
trop qu’on lui rappelle ce souvenir ; il préférait qu’on se souvienne de
lui dans Molière, Shakespeare, Giraudoux, ou Feydeau…
Si le
Grenier était l’orgueil de sa jeunesse, il était aussi très fier d’avoir en
1961 fondé avec Simone Tauziède l’association « Les Toulousains de
Paris », L’Académie, où il était entré dès sa création, l’avait chargé de
l’organisation du Prix Daniel-Sorano (jury et remise du Prix à l’Hôtel de Ville
de Paris).
Malade, on
peut dire qu’il s’était retiré de la vie. Tous ceux qui l’ont connu, et donc
apprécié et aimé, conservent sa mémoire, celle d’un homme de talent, bon
vivant, simple, sur qui l’on savoir pouvoir compter.
DISTINCTION
Nous avons appris,
au titre de la promotion du 14 juillet 2008, l’attribution de
Nous nous
réjouissons de cette décision qui honore une amie, dont on ne sait si l’on doit
plus la remercier pour sa disponibilité ou pour son efficacité. Nous lui
adressons nos plus chaleureux compliments.
PUBLICATIONS
Christian Audebaud : Le général de division Dugua, de l’Égypte à Saint-Domingue
Ancien contrôleur
général des Armées, Christian Audebaud profite de sa retraite pour s’adonner à
sa passion pour l’histoire et pour enrichir nos connaissances sur la période
Révolution-Empire, sur laquelle il a publié plusieurs études et articles et
deux importantes biographies ; la première, consacrée au général baron
Pelet-Clozeau, La science et la gloire,
ayant été couronnée par l’Académie des Arts, Lettres et Sciences de Languedoc
avant l’élection de Christian Audebaud au 35e fauteuil.
Le général Dugua
dont il nous conte la vie intrépide, fut d’abord, en 1760, cadet au prestigieux
régiment de Bourbon-Infanterie, où il sera rapidement nommé lieutenant. Mais dix-sept
ans vont passer. Profondément déçu de ne pas se voir promu capitaine, il
démissionne. On le retrouvera, comme propriétaire terrien, à Cépet, près de
Toulouse. Il passera là quatorze ans de vie retirée. Or, voici
Le
général de division Dugua, 350 pages,
éditions S.P.M. 2007, prix : 30 €
Odette Lang : Au long des jours…
C’est un beau livre
de poésie que vient de publier notre consœur Odette Lang, plusieurs fois lauréate
de
Pour toi, voici des fleurs, des feuilles et des
branches…
Et puis ces chants glanés au cours du long chemin.
Lisez Au long des jours. Dans un monde
tourmenté et féroce, ce livre nous propose une halte bienfaisante et une raison
nouvelle de croire en l’Homme.
Odette Lang.- Au
long des jours, Poésiades, Rennes, imprimerie Denis, 2007.
Charles Mouly : Adissiatz pla, brave mounde !
Notre vice-président
Charles Mouly, toujours jeune mais sage, a résolu, après plus de cinquante ans vécus
dans l’espace turbulent de Minjecèbes, de prendre, avec ses enfants Catinou et
Jacouti, un peu de recul et peut-être aussi de repos. Il dit à nous tous, ses
millions d’auditeurs et de lecteurs, reprenant l’au revoir inoubliable de
Dominique et des Pescofis à la radio toulousaine : Adissiatz pla, brave mounde !
L’extraordinaire
popularité de ses personnages aura marqué une époque, en perpétuant la
tradition de la bonne humeur occitane. Le récent ouvrage de Charles Mouly – le
dernier, affirme-t-il ( !) – a l’originalité d’être composé uniquement de
dessins et de légendes, dont il est l’auteur. Nous aurons ainsi la chance de pouvoir
conserver avec nous et tout près de nous l’image de ce couple haut en couleur,
dont la verve et l’enjouement continueront longtemps de secouer notre Midi d’un
éclat de rire qui fait du bien.
Catinou
et Jacouti : Adissiatz pla, brave mounde ! ouvrage cartonné 100 pages, éditions du Raffut (18
rue des Cosmonautes , 31400 Toulouse), prix : 38, 90 €.
Ouverture à Saint-Lys d’un centre de
ressources occitanes.
C’est à Saint-Lys
(Haute-Garonne), la pays de Catinou (Menjecèbos est un hameau de ce chef-lieu
de canton, où tous les ans en octobre se tient une joyeuse fête régionale) qu’a
été créé en avril dernier un centre de ressources occitanes, dû au dépôt par
Charles Mouly de la montagne d’archives, livres et documents accumulés par
lui-même et son père, le félibre Henri Mouly, tout au long du siècle
dernier.
L’intégralité des
œuvres de Charles et Henri Mouly, leurs manuscrits (articles, discours et
conférences, poésies, chansons, pièces de théâtre, dessins…), des revues
anciennes, des coupures de presse, une anthologie de la chanson occitane, des
notes sur les traditions, le dialectes… ont trouvé place au premier étage
de la médiathèque, dans une salle spécialement aménagée pour en permettre la
consultation par le grand public et les chercheurs.
Saint-Lys, qui
possède depuis 2002 une classe maternelle publique bilingue français-occitan,
et s’ouvre ainsi plus encore à la culture occitane, est assurée du soutien
financier de la direction régionale de la culture.
oOo
XVIe
Rencontres internationales francophones
du Pays de
Quercy
29-31 août 2008
Gourdon, Soulomès,
Roc-Amadour, Nadaillac-de-Rouge
Invitée d’honneur :
Occitanie
et Francophonie
La manifestation « Occitanie et Francophonie »,
organisée par l’association Francophonie en Quercy présidée par le professeur
Edmond Jouve, bénéficiait du concours de l’Association des membres des palmes
académiques (AMOPA), section du Lot, et de l’Académie des arts, lettres et
sciences de Languedoc
Le vendredi 29 août après-midi, le président ouvrait ces
Rencontres à Gourdon, en présence des représentants de la municipalité, de l’État,
du conseil régional, de l’AMOPA et de l’académie de Languedoc. Étaient invités
d’honneur les membres de la délégation tunisienne, dont le drapeau, à côté du drapeau
français, ornait l’estrade, avec le regret de l’absence de M. Ben Turkia,
président de ’université de Tunis, qui n’avait pu quitter
Après
les paroles de bienvenue des officiels, les responsables de l’organisation
présentèrent chacun leurs associations (cf. plus loin la présentation de
l’Académie par le secrétaire général Georges Hacquard). L’après-midi se termina sur un exposé de M. Patrick
Delmas, majoral du Félibrige, qui détailla les péripéties de l’attribution du
prix Nobel à Frédéric Mistral en 1904. En soirée, l’excellent film L’Occitanienne,
le dernier amour de Chateaubriand fit revivre la rencontre à Cauterets
entre l’écrivain et la jeune et romanesque Léontine de Villeneuve.
C’est à Soulomès que les participants se retrouvèrent le
lendemain matin, dans la salle des fêtes où figurait une exposition de photos
en hommage au comédien et metteur en scène Jean Deschamps, membre de l’Académie
récemment disparu. Mme Jean Deschamps et sa fille Sophie honoraient
l’exposition de leur présence.
M. Paul Blanc, ambassadeur, dressa une carte de
l’Occitanie en synthétisant brillamment les notions géographiques, historiques
et linguistiques, tandis que M. Philippe de Saint-Robert, ancien commissaire à
la langue française, évoquait le nouveau statut des langues régionales, la
place de l’occitan et le soutien du français sur l’espace français. L’écrivain Albert
Memmi nous entretint de sa réflexion personnelle sur la conciliation entre les
singularités humaines et l’universalisme. Mme Marie Rouanet déroula plaisamment
le fil d’un roman médiéval occitan de 8000 vers, racontant les amours de la
belle Flamenca et de Guilhem, au rythme d’un savoureux langage. M. Paul de
Saint-Palais évoqua la correspondance instructive échangée entre les Tarnaises
Eugénie de Guérin et Louise de Bayne de Rayssac. Enfin, la prodigieuse aventure
de Catinou et Jacouti, dont l’authenticité et le pittoresque
garantirent un succès populaire et durable, tant à la radio qu’à
Après le déjeuner, Mme Jeanne-Luce Marcouly se fit le
guide enthousiaste de la visite de son village de Soulomès, particulièrement de
Ce fut enfin l’importante intervention, dans une
langue de grande qualité, des représentants de
Tout au long de la journée était installé un stand de
presse avec dédicaces de livres.
La soirée se termina par une passionnante visite des
lieux saints de Roc-Amadour, sous la conduite de M. le Recteur des pèlerinages,
suivie d’un dîner, en présence, notamment, de Mgr Norbert Turini, évêque de
Cahors, qui fêtait son anniversaire !
Le lendemain, à Nadaillac-de-Rouge, après la messe
célébrée en occitan et en musique, avec le concours de musiciens de l’École de
musique de Gourdon et du hauboïste Laurent Hacquard, une plaque fut apposée sur
l’ancien presbytère, en hommage à l’abbé Brugié, qui fut curé de
Les XVIe Rencontres se sont conclues, non
sans remercier et féliciter chaleureusement les personnes qui avaient aidé à
l’organisation, par un repas campagnard à Cassagnes dans la bonne humeur et l’amitié.
Geneviève Guitard
PRÉSENTATION DE L’ACADÉMIE
par le Secrétaire général.
Je
ne sais pas si c’est une bonne idée de demander à quelqu’un de parler d’une
chose dont il est totalement partie prenante. Comment pourrait-il être
objectif ? C’est peut-être un respectueux reproche que je me permettrai de
faire à notre éminent et chaleureux secrétaire perpétuel Edmond Jouve de
m’avoir chargé de présenter l’Académie, alors qu’il sait les satisfactions
qu’elle me donne et dont je ne puis que la louer. Aussi attendez-vous, ….
Madame le Maire, Monsieur
le Préfet, Monsieur le Conseiller régional, Monsieur le Doyen et Messieurs les
membres de l’université de Tunis, Madame
Et
je veux déclarer d’abord qu’elle est fondée sur l’amitié. C’est certes, comme
on dit, une société savante, mais tellement humaine et humaniste, où l’on est
heureux d’échanger, de débattre, de cultiver le Beau, le Bon et le Vrai, et le
Drôle. Elle a été fondée en 1964, notamment par Simone Tauziède, que nous nous
félicitons de réélire année après année comme active et souriante présidente.
La
quarantaine lui va bien, à notre Académie. Elle est solide et raisonnable, sous
sa forme d’association sans but lucratif, échappant, comme le prescrit la loi
de 1901, aux divisions malsaines de caractère politique ou confessionnel. Elle
s’est donné pour objectifs de maintenir parmi ses membres, languedociens de
souche ou de résidence, les traditions occitanes, de favoriser la sauvegarde de
ces traditions et de servir dans tous les domaines, artistique, littéraire,
scientifique, économique, social, les intérêts du grand Languedoc, qui s’étend
du Rhône à
Les
fondateurs ont voulu qu’elle représente un lien, un lien permanent, en quelque
sorte fédérateur, entre la capitale et les terres d’oc. Aussi, le siège social
de l’Académie est-il nécessairement fixé à Paris. Chaque année, le maire de
Toulouse, qui ne manque jamais d’offrir ses vœux aux Toulousains de Paris,
n’oublie pas de rendre hommage à l’Académie ; c’est d’ailleurs Mme Simone
Tauziède, présidente de l’Académie mais aussi de l’association « Toulouse
à Paris », qui a la charge sympathique de répondre à ses vœux.
Bien
entendu, les actions de l’Académie sont variées. Vous assistez à l’une d’elles.
Elle participe régulièrement à ces colloques régionaux, elle organise des
célébrations, elle prépare des expositions. Toulouse se souvient de la journée
d’hommage que nous avons consacrée à Daniel Sorano pour les quarante ans de sa
disparition. Vous visiterez demain l’exposition que nous dédions à notre
confrère Jean Deschamps, fils du Lot, dont nous pleurons le départ. Après avoir
connu la consécration, comme Sorano, au TNP de Jean Vilar puis à
la Comédie-Française, il avait créé le Théâtre du Midi et le festival de
Carcassonne, et son nom a été récemment donné au théâtre de
Les
membres de l’Académie sont toujours prêts à publier des textes et à prononcer
des conférences. Nous allons avoir ainsi le plaisir d’entendre la causerie de notre
confrère Philippe de Saint-Robert et c’est une de ses protégées littéraires,
« l’Occitanienne » de Chateaubriand, qui sera la vedette du film
auquel nous assisterons ce soir. Demain, nous écouterons notre vice-président
Charles Mouly, qui a été mon cher camarade de khâgne au lycée de Toulouse, grand
reporter à
Occasionnellement
nous faisons paraître des Mélanges
et, trois fois par an, un bulletin, Les
Cahiers de l’Académie, qui rend compte des activités de chacun, de nos
séances publiques de printemps et d’automne, tenues au palais du Luxembourg, et
des réunions bimestrielles tenues au Centre des Provinces françaises, notre
siège social.
Enfin,
l’Académie s’est fixé le passionnant devoir de saluer les organismes et les
personnalités qui font honneur à la région par leurs travaux, leur courage et
leurs talents. Aussi attribuons-nous des Prix. Les plus hautes récompenses sont
celles décernées sur titre, le Prix Croix-de-Saint-Gilles et le Prix
Clémence-Isaure. Nous avons ainsi rendu hommage au professeur Louis Lareng,
fondateur du SAMU, au peintre Raymond Moretti, qui a fait vivre de ses couleurs
franches le plafond des arcades de la place du Capitole à Toulouse et au Maître
Michel Plasson, alors chef internationalement admiré de l’orchestre du
Capitole.
Chaque
année, l’Académie attribue des Prix scientifiques et des Prix littéraires. La
proclamation a lieu au cours de nos deux séances publiques dans les salons du
palais du Luxembourg. Vous pouvez demander des invitations.
Les
Prix scientifiques couronnent des chercheurs qui, avec exigence et excellence,
ont fait progresser la connaissance dans leur domaine, et également des
étudiants qui se sont montrés particulièrement brillants et responsables dans
leurs études. Des bourses leur sont offertes par de généreux organismes.
Les
Prix littéraires récompensent des auteurs de romans, d’essais ou de poèmes. A
côté de noms connus, ceux de François Bayrou pour Henri IV, Marcel Amont pour Les
plus belles chansons de Gascogne, Marie Rouanet (qui nous a depuis rejoints
à l’Académie) pour Luxueuse austérité,
ou Paulette Decraene pour son Secrétariat
particulier auprès du président Mitterrand ; à côté de ces noms
figurent des auteurs dont nous pensons qu’ils méritent de se faire mieux
connaître.
Mais
nos Prix attirent également l’attention sur des initiatives courageuses, des
initiatives mettant en œuvre beaucoup de temps et de capitaux, comme par
exemple cette magistrale édition de
Terminant
sur les Prix littéraires de l’Académie, permettez-moi, de signaler que le
concours pour l’an prochain est ouvert. Jusqu’au 10 mai 2009. N’hésitez pas à
nous faire envoyer des candidatures. Les ouvrages doivent avoir été édités en
2008 ou 2009.
Vous
trouverez tous les renseignements que vous pouvez souhaiter sur le site
internet de l’Académie, dont l’adresse est la suivante (tout en minuscules sans
espace) :
http://acad.languedoc.free.fr/
Merci, mesdames,
messieurs, de votre amicale attention.
Georges
Hacquard.
L’Académie était représentée aux
Rencontres par son secrétaire perpétuel, Edmond Jouve, son vice-président
Charles Mouly, son secrétaire général, Georges Hacquard, sa dispensatrice,
Suzanne Odin, et Mmes Marie Rouanet, Jeanne-Luce Marcouly, MM. Paul de
Saint-Palais et Philippe de Saint-Robert.